Coup de colère des associations de malades atteints BPCO
16 novembre 2011 |
Réunis le 15 novembre au Sénat, à Paris, pour les 4 ème rencontres de l’Association BPCO autour du thème de « la nouvelle organisation des soins : une opportunité pour le patient BPCO », le président de la FFAAIR a fait part de ses attentes et de son étonnement de voir l’assurance-maladie persister dans le refus de prendre en charge les actes médicaux de pneumologie et de kinésithérapie qui permettraient aux malades de s’engager dans un parcours de réhabilitation respiratoire le plus près possible de leur domicile.
« Les malades BPCO sont aujourd’hui en colère », a précisé Alain Murez, malade BPCO et président de la FFAAIR, qui rassemble 43 associations régionales de malades insuffisants respiratoires. « Ils sont en colère face à l’incurie de certaines structures administratives qui refusent de souscrire aux réponses efficaces que les médecins peuvent donner à la prise en charge des malades BPCO. Car que fait-on réellement pour les malades BPCO, pour lesquels il est clairement dit et écrit par les sociétés savantes de pneumologie et par la Haute Autorité de Santé qu’un des éléments clés de leur traitement est le maintien ou la reprise d’une activité physique. »
La France souligne encore ce dernier, ne compte à ce jour qu’une trentaine de centres de réhabilitation respiratoire dignes de ce nom sur la centaine recensée et accessibles annuellement à moins de 30 000 malades. Ce face à une population « à bout de souffle » en constante augmentation, de l’ordre de 700 000 malades BPCO de stade sévère.« Alors que la Haute Autorité de Santé, qui fait référence dans notre pays, recommande le réentraînement à l’effort depuis 2007, en souligne les bénéfices aux médecins depuis 2005, l’assurance-maladie refuse toujours à ce jour la cotation de certains actes de réhabilitation en ambulatoire et prive ainsi les malades d’une prise en charge efficace, dès leur sortie de centre, qui pourrait lui faire économiser des sommes considérables », a ajouté le président de la FFAAIR.
La réhabilitation respiratoire, un élément clé du traitement
« Lesmalades chroniques, auxquelles appartiennent les malades BPCO, espèrent de nouvelles réponses, par des prises en charges plus adaptées à ces trajectoires longues, complexes», a expliqué dans ce registre le Dr Yves Grillet , président de l’Association BPCO. targe Il faudrait sur le plan du traitement général réservé à la BPCO en France, changer de paradigme. Car l’un des éléments clés du traitement de la BPCO est la réhabilitation respiratoire dont le bénéfice, mis en avant depuis 2006 par la Haute Autorité de Santé, est indiscutable dans la prise en charge de la maladie. Il faut désormais aller plus loin pour aider le plus grand nombre possible de malades BPCO à accéder à un traitement qui a démontré son efficacité aussi bien au plan de l’amélioration des symptômes qu’à celui de la réduction des coûts de la maladie. A l’heure où la médecine entre dans une nouvelle ère de modernité avec la télémédecine,il serait étonnant que les malades ne puissent pas bénéficier de traitements reconnus, efficaces, bénéfiques à leur qualité de vie ».
Une efficacité qui a fait ses preuves
Le Professeur Bruno Housset , président de la Fédération française de pneumologie s’est «également dit « choqué par le fait que des actes qui ont fait la preuve de leur efficacité ne soient pas remboursés. » Une efficacité qui en matière de réhabilitation respiratoire a largement fait ses preuves a précisé le pneumologue pour qui « il n’y a pas de discussion sur le sujet ! » « Nous n’avons pas fait assez de bruit », ont conclu les représentants de malades BPCO tout comme les médecins pneumologues présents. « Nous allons remédier à la chose » Un rendez vous sera pris prochainement avec le directeur de l’UNCAM pour soulever à nouveau le sujet.
Un coût annuel de l’ordre de 1,3 milliard d’euros
La BPCO représente pour l’assurance maladie un coût annuel de l’ordre de 1,3 milliard d’euros, a commenté de son côté Madame Catherine Bismuth , Directrice des assurés à la CNAMTS, en soulignant que les malades BPCO vont prochainement bénéficier d’un programme d’accompagnement spécifique, à l’instar de ce qui a été réalisé depuis 2008 pour les diabétiques à travers l’expérimentation SOPHIA, qui bénéficie à 4264 diabétiques de type 2. La directrice a également précisé que l’assurance maladie ne remboursait pas tous les soins et actes et qu’il fallait « continuer à travailler pour faire inscrire des actes qui ont fait la preuve de leur efficience, de leur valeur ajoutée et qui de ce fait pouvaient bénéficier à un maximum de patients ».
JJC