La pneumocystose
La pneumocystose est une infection pulmonaire parasitaire due à un germe doucement appelé pneumocystis carinii, présent dans l'air ambiant, très rare il y a une vingtaine d'années et qui a connu une résurgence avec l'apparition du SIDA et l'intensification des traitements immunosuppresseurs dans les maladies inflammatoires et les greffes d'organes.
Quels sont les symptômes ?
Ils sont souvent très peu marqués au début alors que l'infection est déjà bien avancée. Ils correspondent aux symptômes des infections pulmonaires : essoufflement et fièvre notamment.
Comment faire le diagnostic ?
Il existe tout d'abord des signes évocateurs : une baisse de l'oxygène dans le sang mesuré sur une prise de sang dans les artères (gaz du sang), la radiographie pulmonaire est souvent normale ou presque normale au début. Le contexte est important : le patient est nécessairement immunodéprimé, soit par le VIH, soit par des traitements immunosuppresseurs comme les longues corticothérapies à fortes doses, les conditionnements de greffes d'organe et de moelle.
Le diagnostic se fait de façon sûr avec une fibroscopie bronchique qui va prélever du liquide dans le poumon (souvent après en avoir injecté, c'est le LBA : lavage broncho-alvéolaire) : l'analyse de ce liquide retrouve le parasite. Si la fibroscopie est impossible, des crachats aidés par un kiné peuvent aider. Dans le cas du SIDA, un taux de CD4 inférieur à 200, une absence de traitement préventif, un essoufflement, une radio pulmonaire presque normale doivent amener à traiter même si le prélèvement pulmonaire n'a pas été encore fait.
Le traitement
Il nécessite une hospitalisation, parfois en réanimation si l'infection est sévère. Le traitement de référence est le Bactrim (c'est un sulfamide) à forte doses souvent en intra-veineux initialement. Il est accompagné d'un traitement par corticoïdes si l'infection est sévère. Le traitement dure 21 jours.
Les allergies aux Bactrim, notamment chez les patients infectés par le VIH sont fréquentes. Elles peuvent être tolérées si elles sont modérées (quelques parties du corps avec une éruption rouge); sinon, il faut d'autres traitements, plutôt moins efficaces, et d'autres effets secondaires : le pentacarinat (risque d'atteinte du pancréas), l'atovaquone.
Évolution, pronostic
L'évolution précoce est souvent trompeuse avec une aggravation initiale (retard des symptômes). Il faut parfois plusieurs jours pour percevoir une amélioration. Cette infection est le plus souvent curable si elle est prise à temps : les formes réanimatoires, avec ventilation par machine notamment, sont elles de mauvais pronostic.
Prévention
Elle est particulièrement efficace et est connue grâce aux travaux réalisés pour le VIH. Il s'agit de prendre 1 cp de Bactrim/j : il est alors quasi impossible de faire une pneumocystose. 3 cp/sem peuvent suffire, mais la dose de 1cp/j diminue aussi le risque de toxoplasmose, autre infection, cérébrale ici, fréquente des patients infectés par le VIH. En cas d'allergie, on peut donner des aérosols de Pentacarinat 1 fois/mois, mais c'est moins efficace.
Ainsi, dès qu'un patient infecté par le VIH baisse trop ses CD4, ou en cas de traitement immunosuppresseur important, on donne du Bactrim en préventif.
Conclusion
La pneumocystose est une affection grave touchant les patients immunodéprimés. Le meilleur traitement reste la prévention, particulièrement efficace.